mardi, octobre 3, 2023
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Alger

Après Dahdouh, voici venir Spéculator !

C’est depuis belle lurette une attitude quasi-automatique ! A chaque fois qu’il est rattrapé par la réalité politique et économique, le régime algérien fait feu de tout bois, pour mettre ses propres défaillances sur le dos du bien commode ennemi de la nation, et donc de l’Etat qu’il prétend être.

Il y recourt systématiquement, à chaque fois que les effets de sa nuisance et de sa toxicité se font ressentir dans la société. 

Une méthode tellement éculée, usée jusqu’à la corde, mais qui continue de servir, et de sévir, et il faut le dire, de convaincre malgré tout de larges couches de la population, qui continuent de boire ses paroles, où qui sont ses alliées naturels, et donc naturellement disposées à toujours valider ses discours. 

Et pour ce régime, il en est du Hirak, comme il en est du militantisme d’une façon générale, comme il en est des difficultés économiques. Toujours et systématiquement le même vieux procédé, user de tous ses moyens légaux, médiatiques et partisans, pour réduire la problématique à une action malveillante contre la nation, par un ennemi intérieur, sous le contrôle d’un ennemi extérieur. 

Et c’est ainsi que les centaines de Hirakistes qui ont été jetés en prison alors qu’ils ne revendiquaient qu’une transition politique pour un Etat de Droit, ont été accusés de vouloir saper les fondements de l’Etat, et c’est ainsi qu’en un clin d’œil, et en violation de ses propres lois et règlements, dont la constitution scélérate qu’il a fait passer malgré le rejet massif du peuple, le régime a mis en place un dispositif légal qui lui permet de classifier des mouvements politiques en organisations terroristes, et de prendre à l’encontre de leurs militants des mesures coercitives extrêmes, qui vont jusqu’à l’incarcération et la saisie des biens. 

Et de la même manière, c’est ainsi aussi, que pour réagir à la flambée des prix, dont l’explication la plus logique est connue de tous, et qui réside dans l’incompétence de ce régime, dans sa gabegie, dans la vacuité de sa gouvernance, il a tout aussitôt trouvé le bouc émissairetout désigné, le spéculateur, qui use de la rétention des stocks, de la rumeur, du monopole de fait, non pas seulement pour s’enrichir, nous dit le même régime et ses relais médiatiques et partisans, mais pour plonger le pays dans la violence et l’émeute, pour déstabiliser l’Etat, pour l’affaiblir face aux menaces de l’ennemi extérieur. 

Voici quelques articles de presse, et autres déclarations politiques sur le sujet. Jugez-en !

« Désinformation, manipulation et spéculation : Qui veut mettre de l’huile sur le feu? »

« Répression de la fraude et de la spéculation : Le gouvernement décidé à sévir »

« Spéculation et fraude : Les autorités intensifient la traque »

« Commerce : Les spéculateurs traqués »

« la fraude et la spéculation génèrent un chiffre d’affaires dissimulé estimé à 60,1 milliards de dinars »

Et c’est ainsi dans tous les médias un tant soit peu inféodés au pouvoir. En plus des très lénifiantes émissions de télé qui sont dans ce registre, c’est un véritable battage médiatique, dont les motivations réelles ne font aucun doute, empêcher la vérité de se faire autour de cette crise, et détourner l’attention de l’opinion publique des vraies causes de cette explosive situation, qui ne sont rien d’autre que les effets longtemps cumulés d’une gouvernance désastreuse, des effets qui avaient été occultés par la prospérité illusoire due à une inespéré rente hydrocarbure qui avait permis pendant une vingtaine d’années l’importation massive de  produits de consommation. L’autre anesthésiant social, qui avait permis au régime d’occulter son incompétence a été lasubvention des prix des produits alimentaires de base. Il a suffi que la manne hydrocarbure s’assèche, pour que la dure réalité émerge dans toute son ampleur. 

Voici pourquoi on nous sort cet épouvantail de la spéculation, en rappelant au passage, que si ce prétexte cousu de fil blanc pouvait avoir un tant soit peu de crédibilité, que les plus gros spéculateurs de ce pays, ceux-là qui se sont enrichis en milliards de dollars sur le dos du trésor public, ont été créés par le pouvoir, dont ils sont les clientèles et les parentèles.

Par Djamaleddine Benchenouf

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