L’Algérie trahie réagit. Dans un sursaut patriotique émanant de la conscience collective, le peuple est sorti un 22 février 2019 dans les rues pour un meilleur destin enrichi de dignité et de liberté. Mais, au juste, comment arriver à être en communion d’idées avec autrui pour asseoir les bases de ce précieux vivre-ensemble qui conditionne l’avènement et la pérennité des sociétés civilisées ? La communion a déjà trouvé appui dans une solidarité fraternelle, dans l’unité nationale affermie, et dans l’union d’actions concertées pour faire face au pouvoir, et faire valoir encore et encore l’héritage des aïeux, ces hommes libres, épris de liberté. Restons toutefois focalisés sur le tout premier mot qui ouvre l’article : conscience… Soyons moins pincés mais plus attentifs au regard de ce vocable inhérent à notre univers psychique, et qui peut faire apparemment naître la crainte d’avoir lourd sur la conscience. A ce propos, que vont ressentir les affidés à ce pouvoir honni, les larbins de tous bords et autres laudateurs aux intérêts égoïstes ?… Leur conscience tourmentée ne connaîtra plus aucun repos : on ne peut trahir les idéaux de novembre.
La conscience, ce génie invisible, ne se détache jamais de notre être, nous vivons avec, et nous l’avons en nous. Ce génie que personne n’entend nous permet de creuser dans nos pensées. Et ces pensées récoltées à foison vont se bousculer à la porte de la vérité pour être tirées au clair, c’est l’esprit même des hirakistes et du Hirak : la conscience politique. Elle est raison qui s’applique à notre conduite et à notre vie sociale. C’est elle qui se charge de juger nos actions, nos décisions, nos sentiments même, et nos pensées ancrées profondément dans notre conscience. Le pacifisme de cette révolution est une réponse civique, civilisée, cinglante face à l’appareil répressif du pouvoir.
Et nous arrivons indéniablement à l’image floutée, au cliché opaque qu’il faut absolument rappeler, d’une justice aux ordres, tyrannique, instrumentalisée comme jamais, aux juges retors agissant en complices, cultivant de façon éhontée le mal, l’arbitraire, l’improbité, la persécution, et qui tombent bien bas dans le creuset de conscience trouble, ulcérée. Et le témoin de leurs sentences despotiques, c’est avant tout, leur conscience. Comment pourront-ils racheter leurs fautes lorsque des centaines de détenus innocents sont claquemurés, séquestrés dans les geôles du pouvoir ?… Remords et terrible bouillonnement sous le crâne, dans ces consciences obscures, faibles, peu scrupuleuses et chancelantes. Et La Bruyère disait : » Il n’y a pour l’homme qu’un vrai malheur, qui est de se trouver en faute et d’avoir quelque chose à se reprocher « .
De la conscience
