Assigné à résidence par une contestation populaire que le régime tente de réfréner par la force, interdit de déplacement à l’international par la mobilisation de la diaspora dans les quatre coins du monde, affaibli par la guerre des clans qui fait rage dans les coulisses du palais d’Al Mouradia, Abdelmadjid Tebboune multiplie les sorties médiatiques à quelques jours des élections du 12 juin 2021.
« L’Algérie était sous la main mise de la « issaba » (bande de malfaiteurs) qui a volé et transféré à l’étranger des centaines de milliards de dollars », ce n’est pas un dissident radical de l’opposition qui a prononcé hier cette phrase, mais bel et bien l’actuel locataire du palais présidentiel qui a maladroitement tenté de se délester de son passé politique et de se présenter à l’opinion publique internationale sous un nouveau jour. Mais la mémoire est parfois tenace, surtout lorsqu’elle est partagée par quarante millions d’Algériens qui ont vu Abdelmadjid Tebboune gravir les échelons du système qu’il prétend aujourd’hui combattre.

De l’aveu même de Tebboune, la corruption a atteint en Algérie des degrés sans précédents et a failli même causer « la déliquescence » de l’Etat. Gravissime déclaration qui nous met en droit de nous interroger sur ce qui se passe réellement en Algérie. En effet, la Nouvelle Algérie dont se targuent Tebboune et ses partisans, les Algériens peinent à la vivre dans la réalité. Pire encore, les citoyens s’accordent à dire que leur vie s’est même empirée tant au niveau socio-économique que sur celui de la citoyenneté. Alors que le nombre des détenus politiques ne cesse d’augmenter, des couches entières de la population se retrouvent brutalement déclassées et emportées par la déferlante de paupérisation qui frappe l’Algérie depuis l’arrivée de Tebboune au palais d’Al Mouradia en décembre 2019 suite aux élections organisées aux forceps par l’ancien chef de l’état major Ahmed Gaid Salah. La nouvelle Algérie s’avère n’être qu’un gigantesque rideau de fumée médiatique qui a de plus en plus de mal à cacher la misère quotidienne des Algériens.